• Tout d'abord permettez-moi de rappeler, que, comme tout homme de science, mon rôle est, avant tout, de garder une froide objectivité dans un environnement émotif. Et dans ces moments terrifiants, où l'homme se rapproche du loup, c'est la tête vidée de tout préjugé et l'esprit lucide qu'il faut analyser les évènements.

    Certains parisiens enthousiastes (et on les comprend) pourraient se prendre à perdre leur sens de la justice et méjuger de la valeurs des chants des supporters lors du match d'hier.


    Et, comme tous les professionnels du sport s'intéressent désormais plus à ce qu'il est devenu bon ton d'appeler la « Football Academy » qu'à la nullité abyssale qui envahit le terrain de jeu depuis que Platini ne joue plus à Sainté, Il convient, avec vous, de parler un peu littérature footbalistique :

    Hier, les Marseillais fidèles au rythme ternaire ont scandé avec enthousiasme le poème suivant:


    "Allez les marseillais

    on chante avec fierté

    sans rien lâcher OM allez"



    Sachons reconnaître un tercet de belle facture quand on en voit un de cette trempe. Tiré en ligne direct de la « Divine Comédie » de Dante (en passant par le « Chihuahua » de Carlos) ce tercet est dit semi-alexandrique à rime fixe.

    Une facture plus que classique pour exprimer un sentiment classique : l'enthousiasme. Et cette volonté est renforcée par le vocabulaire particulier du tercet « chante », « fierté », « rien lâcher » sont autant d'indices de la volonté, voire, de l'idée fixe des supporters de l'OM.

    On reprochera, peut être, juste à l'OM d'avoir, ici, manqué de cette originalité primordiale qui fait passer de la simple rimaille à l'Art avec un grand A. Et même le but marqué par Heinze pour inciter les supporters à nous pondre un quatrain un peu plus léché n'a pas abouti à réveiller des poètes du dimanches qui plagient avec un certain talent, mais, il faut le reconnaître, ne créaient rien de neuf.

    De leur coté le PSG a sculpté le divin poème :

    "Allez Paris (Allez Paris)

    Paris est magique (Paris est magique)

    allez Paris, allez PSG. (allez Paris, allez PSG)

    Allez Paris (Allez Paris)

    Boulogne est magique (Auteuil est magique)

    allez Boulogne, allez PSG. (allez Auteuil, allez PSG) »



    Quelle audace! Quelle impertinence dans la structure en réponse emprunté avec noblesse à l'Opéra classique et transformé avec vigueur en un hendécasyllabe libre à variation. L'appel bref, place directement « Paris » au cœur du thème du poème, place qu'il ne perdra plus durant ces six merveilleux vers. Décliné en" Boulogne" et "Auteuil", Paris, ici, apparaît à la fois, très localisé et sans limite géographique. Veulent t-ils nous dire que Paris est avant tout en nos cœurs, ces supporters? Tout ce chant l'implicite fortement.

    Le vocabulaire se résume avec grâce à deux mots: « Allez » et « magique »! En 1969, le poète argentin Jorges Luis Borges a imaginé un poème qui ne ferait qu'un seul mot et que Dieu aurait composé pour nous éblouir. Et bien en 2009, le PSG a réalisé un poème deux fois plus grand, et il faut, selon les règles strictes mathématiques, l'admettre, deux fois plus beau.

    Ainsi, il faut reconnaître, qu'hier, les muses s'étaient perchées sur les lèvres pulpeuses des supporters du PSG qui ont écrasé, sans lâcher de caisse, le classicisme rétrograde des partisans de l'OM.

    Et vous quels chants avez vous trouvé les plus lyriques, originaux et entraînants parmi ceux des deux camps ?

    Doc Oli


    votre commentaire
  •    Tout d'abord permettez-moi de rappeler, que, si je suis un médecin et un scientifique, plaçant la rationalité avant tout, comme dans mon analyse argumentée des effets d'une élimination de l'équipe de France (http://barzoukid.blogg.org/date-2009-11-17-billet-1108131.html) ; je suis aussi un adepte de la grande littérature... et, bien sûr, un amoureux fervent de la chaussure à crampons.

       Le match de ce soir, on le sait déjà, se jouera bien entendu dans les tribunes. Ce qui se passera sur le gazon n'étant que prétexte, rodomontade et veulerie, et étant surtout faible, très faible, entre deux équipes qui devraient jouer chez les minimes ou les cours de récré pour avoir une chance de remporter quelque chose.

       Dans les tribunes, par contre, réside la beauté et l'élégance d'un duel millénaire et sublime entre des sportifs de beau calibre qui feront, une fois encore, résonner leurs voix cristallines et leurs textes enlevés pour déterminer le gagnant de ce que tous les amateurs nomment désormais, non sans à propos, la « Football Academy ».

    Mais comparons-les ces chants subtils que fredonnent gaiement les supporters, et essayons ainsi de déterminer, selon la logique rhétorique, le gagnant de cette rencontre.

    Les Marseillais ont coutume d'entamer le match par le classique:

    « Aux Armes, aux Armes

    Aux Armes, aux Armes

    Nous sommes les marseillais

    Nous sommes les marseillais

    Et nous allons gagner

    Et nous allons gagner

    Allez l'OM, allez l'OM

    Allez l'OM, allez l'OM »

     

    Ce texte est un sonnet commençant lentement par deux vers de 4 pieds qui s'allongent et se fixent en six vers de 6 pieds. La volonté évidente de cette structure carrée est d'installer l'auditeur dans un environnement stable et solide où la victoire est présentée comme une certitude amenée par la monotonie de l'équilibre des pieds.

    L'absence totale de rime, par contre, annule complètement cet effet d'assurance. En chantant cela les marseillais tentent de faire passer une confiance dans leur équipe qu'ils n'ont pas. Et leur désarroi transparait dans cette absence de rime ou d'assonance, preuve que les supporters ne savent plus trop ce qu'ils racontent et que déjà ils bafouillent, mouillent leurs pantalons et tremblent sachant que leur équipe va, une fois de plus perdre.

    On notera que tout le sonnet vise grossièrement à rappeler l'hymne national français. Que ce soit par le premier vers, copié du début du refrain de la « marseillaise », et l'allusion à « Marseille » qui donne le titre à notre hymne. Ce nationalisme affiché indique clairement une chose : La France, bien plus que Marseille seul, doit gagner. Et le symbole de la France, c'est surtout sa capitale : Paris.

    De leur coté les artistes Parisiens cisèlent le subtil poème suivant :

    « Debouts sur la tribune

    tous ensemble on va chanter

    c'est ce soir, tous unis, que le virage va crier.

    PSG allez, PSG allez »

    Constatons dès l'abord la plus grande maîtrise métrique du PSG qui déclame un très subtil couplet qui monte crescendo en 5 pieds puis 7-9-10. L'effet désiré, et bougrement réussi, est d'instiller chez l'auditeur une impression d'infini. Si on ne les arrêtait pas le chant continuerait sur 15 pieds puis 47 pieds, puis 5210 pieds... pour finalement atteindre dieu.

    Un match ne durant selon les vulgaires règles officielles qu'1h30, les supporters ne peuvent pas aller au bout de leur projet. Et si les joueurs bénéficient de cette règle rétrograde pour ne bosser qu'1h30 par semaine, la Littérature, elle, perd ce qui serait le plus beau poème sur l'éternité jamais réalisé.

    La structure phonique du poème, elle aussi dépote grave : Après un vers en « une » (tribune) qui par cette voyelle fermée donne une impression de retenue introduisant parfaitement le crescendo qui s'amorce, la suite des rimes en « er » contribue à provoquer chez l'amateur de beaux vers cette idée d'infini toujours recommencé (comme la mer, dirait Paul Valery, qui touchait diablement sa bille et au football et à la pêche au gros).

    Ce chant heurté, et pourtant si harmonieux, annonce et provoque l'extase des supporters, mais aussi du monde entier écoutant ému et transcendé, ce chef d'oeuvre de littérature battant haut la main « la Légende des siècles » de Victor Hugo (qui est souvent cité à tort : http://decodeurs.blog.lemonde.fr/2009/11/18/quand-eric-besson-reecrit-victor-hugo/)

    Alors à votre avis, qui va gagner cette football-Academy, les supporters du PSG ou ceux de l'OM ou vous vous en foutez des belles lettres?

    Doc Oli


    votre commentaire
  • Médecin et Scientifique, mais passionné de la chaussure à crampons avant tout.


    votre commentaire
  •    Devant sa téloche, le dieu de la Chagatte se faisait gravement chier. Malgré ses 360 chaînes, il n'avait rien à se mettre sous la dent même pas une reddif de desesperate Housewives ou de Questions pour un champion. S'apprêtant à pisser sur son kit satellite et à brûler sa télécommande, il tomba soudain sur le match France-Irlande. Tiens, tiens, se dit-il, voilà qui est intéressant. Il avala une soixantaine de M&MS puis décida d'aider les joueurs bleus car il aimait bien cette couleur, elle lui rappelait le sein maternel ainsi que la fumée de la pipe de son grand-père après qu'il eut fait l'amour avec une vingtaine de vierges, fumée qui le fascinait. Il se gratta les couilles (c'est ainsi que le dieu de la Chagatte déverse son pouvoir) afin que les joueurs bleus marquent un but en première mi-temps. Hélas, ses favoris n'attaquèrent pas du tout pendant les quarante cinq premières minutes. Déçu, le dieu de la Chagatte alla évacuer les 25 litres de bière qu'il avait ingurgité pendant l'intermède publicitaire hystérique et gueulard (voiture, rasoir, gel douche, revoiture, déodorant, regeldouche...). Il se dit que la tâche allait être difficile pour faire gagner ses joueurs bleus. Il sentait la peur en eux. Et puis aussi peut-être l'étrange tenue moulante qu'ils portaient entravait leurs mouvements. Heureusement, comme il était prévoyant, le dieu de la Chagatte avait effleuré de sa couille droite le goal de l'équipe bleue afin qu'il soit imbattable. La deuxième mi-temps se déroula comme la première. Les joueurs verts en dominant outrageusement le match semblaient défier directement le dieu de la Chagatte, ce qui le mettait hors de lui. A la 90ème minute, ses couilles étaient rouges à force de grattages vains. Les joueurs bleus foiraient absolument tout. Plus pieds carrés on pouvait pas. Le dieu de la Chagatte se demanda même si ce n'étaient pas des coiffeurs qui se trouvaient sur le terrain. « Voyons, voyons, comment vais-je faire pour les sortir de là » se demanda t-il. Ses couilles lui faisaient rudement mal. Il devait économiser ses grattages s'il ne voulait pas subir une opération. Puis il se souvint. Il se souvint de ce joueur petit gros argentin qu'il avait aidé quelques années auparavant. « Mais oui, mais oui ! » s'exclama t-il « pourquoi ne pas reproduire cette charmante astuce ! ». Et ce fut fait. A la fin du match, le Dieu de la Chagatte plongea ses couilles dans un bac à glaçons. Tout en poussant un long soupir de soulagement, il se jura de ne plus jamais soutenir l'équipe de joueurs bleus.


    votre commentaire
  •    D'abord permettez-moi de me présenter : Docteur Oliwer, diplômé de la faculté de médecine de Paris, professeur Honoris Causa de l'Universitad de Barcelona, PhD de la Harvard Physics Institute, conseiller pour la NASA, décoré de la croix de Basalte de Beijin et tenancier de la boutique de souvenir du club de Saint Pignolin (Meuse).

      Si j'entame cette lettre ouverte de la plus haute importance en parlant ainsi de ma personne, ce n'est pas par vanité exacerbée ou outrecuidance affichée, mais uniquement, parce que, comme toute personne possédant ces diplômes, je suis passionné de Football. Et par « Football » j'entends tout sport avec un ballon rond, deux équipes, des maillots, des sponsors, des joueurs et un arbitre, rien de moins!

       Le match Irlande-France qu'on le sache une fois pour toute était joué d'avance.

    Et si des pessimistes bon teint ont cru bon de faire le voyage pour supporter l'équipe de France, moi, à l'instar du président de la république refusant d'assister au match suite à un différent diplomatique (http://i.imgur.com/nAqPa.jpg) je ne me suis pas déplacé tant l'issue en était, non pas prévisible, mais complètement CERTAINE !

    Que ce soit sur le rapport des performances des joueurs mis face à face (82% pour la France contre 58% pour l'Irlande) ; par la déclivité du terrain (0,023% ) largement en faveur de la France, ou même par le blocage psychologique que les Irlandais, fervents chrétiens, ont à battre le pays qui a vu naître tant de papes et dont on dit justement «France, toi  la petite sœur du Christ » ; par tout cela, mais plus encore par la météo favorisant le jeu éthéré des Français et entravant le jeu bourrin des Irlandais, tous les professionnels savaient, deux jours avant le match, qu'il serait gagné par notre beau pays.

    Le match retour toutefois est d'une toute autre trempe. Les avantages du match aller ne seront plus au rendez-vous et cette fois, nous sommes dans l'inconnu quant au résultat de la rencontre.

    Et il faut, mesdames, messieurs, d'ores et déjà, les lèvres tremblantes et le sang bouillonnant par spasmes dans notre foie détraqué, envisager une éventuelle défaite française. Écrire ce mot terrible brouille ma vue, comme j'imagine que le lire brouille la votre. Pourtant il est là ce mot de « défaite » et il porte, malheureusement, toute la véracité hideuse de son ignominie.

    Que l'on me comprenne, la défaite n'est pas jouée, et je compte, comme nous tous, sur nos petits bleus, pour faire taire à jamais ce détestable vocable.

    Pourtant, pourtant, imaginons ne serait-ce qu'un bref instant, que la France perde sa qualification lors du match retour.

    Imaginons-le sans trop forcer, sinon on en mourrait la gueule ouverte comme ces poissons qui ont imaginé pouvoir marcher sur la terre ferme. Imaginons-le et regardons alors le sombre avenir délétère qui nous attend :

    Marquée du sceau de l'infamie, une France éliminée du tournoi appellerait sur ses épaules meurtries l'opprobre général des nations jalouses et partisanes. Pire, en cette période d'incertitude sanitaire et financière, une non-qualification aurait des conséquences subversives dans tous les domaines :

    Ruinées, les chaines ayant acheté les droits de retransmission. Décuplée, la vague de suicides dans les télécommunications. Abattue, la population déjà affaiblie par la grippe, la crise et les gaz à effets de serre.

    Sur le manque à gagner colossal sur la publicité, TF1 ne peut maintenir son audimat. Et en 2012 sa défection entraine la chute de la république UMP. France Telecom perd dans les tombes le savoir-faire nécessaire à l'entretien de ses câbles qui finissent rouillés et rongés par les vers. L'internet, la TNT et le telephone rouge sans fil, disparaissent de la surface du globe, mettant l'humanité dans le péril d'une guerre nucleaire non négociable. Le producteur de rap musique Pierre Sarkozy perd ses subventions (http://www.rue89.com/2009/11/07/apres-jean-un-coup-de-pouce-de-lelysee-pour-pierre-sarkozy-125100), l'industrie du rap ne s'en remet pas, la grande musique est morte et son enterrement sera silencieux, alors, arrachant ses entrailles par poignées, chaque français constatera qu'il ne reste rien, plus rien pour donner encore le goût de vivre dans un monde où la France n'est pas qualifiée.

    Les adhésions à la secte Moon se multiplieront à l'envi et la Chine devant la perte de son plus gros client de Lacoste devra fermer boutique comme un pauvre PMU dont le dernier poivrot vient de tourner au coin de la rue en triturant dans ses mains, sales mais nobles, une quelconque publicité pour le club de sport du coin. La ruine de 3 milliards de personnes entrainera le monde dans un chaos où une mesure de seigle vaut cinq mesures d'orge et où le gallon de vin vaut dix litres d'huile... de palme... rance.

    Malheur, malheur sur toi qui n'a pas soutenu ton équipe au jour ou elle en avait besoin. Où iras-tu dans les décombres du XXIème siècle trainant tes guêtres lâches parmi les cadavres et les rats sous les cris moqueurs des merles, des pique-bœufs et des pétrels seuls survivants d'un monde sans lendemain. Où trouver la rédemption et le réconfort? Dans l'arbitre suprême, celui là-haut, qui décide du dernier penalty que tu seras amené à tirer avant de sortir le carton rouge de l'expulsion DEFINITIVE ? Dans le rêve persistant d'une qualification prochaine, d'une équipe qui ne sera plus que l'ombre d'un brin d'herbe sur un stade désaffecté ? Nulle part!

    Alors ?! Faudra t-il supporter la France lors du match retour contre l'Irlande ou ça vous en touche l'une sans faire bouger l'autre?

    Doc Oli

     


    votre commentaire