• Pour ceux qui observent avec attention les hommes et leurs comportements, il est amusant de noter qu'au sujet du dopage dans le sport, suivant les circonstances, ce sont les mêmes qui condamnent violemment le dopage - lorsqu'un cas de dopage est révélé -  et ce sont les mêmes qui s'extasient telles des vierges devant un acteur bodybuildé lorsqu'un record a été pulvérisé. Ne soyons pas dupes. Plus. Ni hypocrites. Assez. Non. Il suffit. Temps mort. Le dopage existe depuis la nuit des temps. Si, pendant l'Antiquité, Phidippidès, lorsqu'il entreprit de courir les 250 kilomètres qui séparaient Athènes de Sparte s'était contenté de boire de l'eau et de manger de la moussaka, il se serait écroulé à Mycènes. Rassurez-vous, je ne m'appesantirai pas à citer les innombrables exemples depuis cette fameuse bataille de Marathon prouvant que le dopage est une pratique courante dans le milieu des athlètes (surtout et paradoxalement lors de la Renaissance). Faut-il nécessairement s'en plaindre ? Faut-il obligatoirement s'en offusquer ? Je laisse à ceux qui aiment jouer la comédie et renvoyer d'eux-mêmes une image morale le soin de le faire. Pour ma part, je n'ai pas ce genre de préoccupation, Jean-Baptiste Foucault au sujet de l'opinion d'autrui ne disait-il pas qu'elle est une boule de poussière qui roule au gré des vents et se cogne contre les murs ? En tant que passionné de football, je me réjouis que les professionnels du ballon rond se dopent. Rappelez-vous cette discipline il y a seulement vingt ans. Les joueurs mettaient des heures à produire une attaque - remonter le terrain deux fois de suite ressemblait à une ascension d'Himalaya, si les gars avaient pu faire du stop, ils ne se seraient pas gênés, le ballon dans le coffre et les quatre attaquants à l'arrière de la caisse et roule, ma poule ! - ils étaient frêles comme des poulets industriels, ils se fatiguaient vite et couraient si lentement qu'on aurait souhaité que le terrain soit un tapis roulant. Si vous en avez encore le courage, visionnez ne serait-ce que cinq minutes un de ces matchs d'antan. Vous aurez l'impression d'assister à une rencontre moyenâgeuse où le pénible se chamaille avec l'ennui. On se demande d'ailleurs comment certains joueurs de cette ère du « ralenti » peuvent être encore considérés comme de grands joueurs, mais c'est un autre débat... Aujourd'hui, grâce à des substances comme les hormones de croissance ou encore l'EPO mais aussi grâce au travail des préparateurs physiques, le football est devenu véritablement attractif. Il n'est plus un sport qui se pratique mais qui avant tout se regarde, et avec plaisir ! A l'allure à laquelle courent les joueurs, même un match pourri passe vite. D'autant que ces joueurs courent sans arrêt et dans tous les sens, ce qui est fascinant (bien sûr, il existe encore quelques aristocrates dans ce sport qui ne bougent pas beaucoup, mais ils sont rares et tendent à disparaître).  On pourrait retirer le ballon, on resterait fasciné. C'est la raison pour laquelle j'ai du mal à comprendre les détracteurs du dopage : Sont-ce des passéistes, nostalgiques des temps anciens, des shorts larges et des images noir et blanc ? Sont-ce des masochistes qui aiment qu'un match d'une heure et demie dure six heures ? Ou tout simplement, sont-ce des ennemis du sport en général et des nécessaires progrès qu'impliquent son évolution ? A ces atrabilaires, je tiens juste à rappeler qu'un sport sans performances est un sport mort. Et qu'un sport mort est une extinction de lumière dans le cœur des hommes.

     

    Francis Azemmour


    votre commentaire
  • Dans cette période de tension où chacun envie la réussite du voisin, où chacun jalouse celui qui le dépasse, où chacun hait celui qui gagne, il est étonnant de voir certains ministres alimenter une polémique malsaine pour attirer sur eux les feux des projecteurs. Peut-être à cause de sa jeunesse et de son ambition démesurée (mais je ne lui tiens rigueur ni de l'un ni de l'autre), Rama Yade n'a pas bien évalué les conséquences de ses propos outrageants sur l'équipe de France de football. En tout cas, il faut le souhaiter sinon ce serait grave, très grave. Selon elle, nos footballeurs français seraient trop gâtés en Afrique du Sud : Hôtel de luxe, personnel dévoué aux petits soins pour eux, grappes de spécialistes en tout genre à leur service (il y aurait aussi des psychologues), trop d'argent serait dépensé pour nos sportifs qui, au fond, ne le méritent pas (voir « le lamentable » match France-Uruguay), argent qui pourrait être utilisé à d'autres fins, plus humaines et sociales. Je pose une question à notre chère secrétaire d'état au sport ? En Afrique du Sud, vit-elle dans une auberge de jeunesse ? Mange t-elle dans les gargotes pas chères du coin ? Se déplace t-elle à vélo ? Est-elle habillée par Tati ? Apparemment non, ou alors je n'ai pas de bons yeux (mais je ne le crois pas, je reviens justement de chez l'ophtalmo, dix sur dix, vue parfaite). Et c'est tant mieux. Les gens d'élite dont elle fait partie ne sont pas arrivés au sommet de la société pour manger du thon en boîte (même pas à la tomate) et passer l'aspirateur. Une fois président, François Mitterrand aspirait-il à dormir dans un formule 1 ? Jacques Chirac à s'acheter un pack de 8.6 dans un leader price ? Nicolas Sarkozy à circuler en Twingo, une montre plastoc Swatch au poignet droit ? Non ces hommes, tout comme Rama Yade, voulaient qu'on les révère et qu'on les serve comme ils le méritaient. Car être tout en haut n'est pas donné à tout le monde. Etre tout en haut c'est un sacrifice qui exige un talent, une force et une volonté surhumains. Normal qu'en retour ces hommes et femmes d'élite reçoivent richesses et honneurs. Tout le monde peut passer l'aspirateur, peu commander aux autres de nettoyer son château ou son hôtel particulier. Les footballeurs sont de la même nature que Rama Yade et Louis XIV. Le luxe dans lequel ils vivent n'est donc pas immérité. Rappelons qu'ils portent les couleurs de Carrefour et de SFR, entreprises que la crise frappe de plein fouet. Que se passerait-il, si les joueurs logeaient dans un hôtel miteux et bouffaient des pâtes bon marché à longueur de journée ? Leurs prestations footballistiques seraient catastrophiques et qui dit débandade sportive dit débandade économique. La France qu'une nouvelle claque économique anéantirait a besoin que son équipe de football passe le premier tour. Il est donc normal qu'elle y mette les moyens. Si elle avait eu conscience des intérêts en jeu, Rama Yade aurait gardé le silence. Et elle aurait massé nos joueurs.

     

    Francis Azemmour

     

    PS : Merde, je voulais parler de Diane de Poitiers, la favorite de Henri II, qui pour conserver sa jeunesse buvait de l'or (à soixante ans, parait-il, la très belle femme en paraissait quinze) rapport au luxe bienfaiteur, tant pis, j'en parlerai une autre fois.


    votre commentaire
  • Hier soir, face à la Tunisie, l'équipe de France est retombée dans ses travers. L'espace du match précédent (celui contre le Costa Rica), on l'avait cru guérie mais il s'agissait bien d'une erreur. L'équipe de France ne pouvait être magistrale, ceux qui nourrissaient cet espoir sont soit des idiots soit des fous. D'ailleurs, les victoires de l'équipe de France au mondial de 1998 et à la coupe d'Europe de 2000 sont aussi des erreurs. Au regard de l'histoire de notre pays, l'équipe de France de football ne peut pratiquer un beau football. Et monsieur Domenech qui n'a pas été nommé au hasard contrairement à ce que certains prétendent est là pour la maintenir dans la médiocrité. Il faut remonter au 17ème siècle, sous le règne de Louis XIV, pour comprendre cette tradition. Le roi aime les festivités et les spectacles. Mais par-dessus tout, il adore les saltimbanques qui ratent leurs tours (et si possible en ne le faisant pas exprès). A ses yeux rien ne vaut un cracheur de feu qui se crâme les jambes ou une partie du public ou encore un jongleur qui s'assomme avec sa quille. Alors qu'un équilibriste se fracassera le crâne, après un fou rire mémorable, le roi dira : « il serait resté sur son fil une minute de plus, je l'aurais écartelé. Mais il a eu l'intelligence de ressentir mon ennui. Quel talent ! ». Si Louis XIV est un gagnant, Louis XIV raffole des choses qui ratent. Et parmi ces choses qui ratent, celle qui le réjouit le plus est son équipe de soule (ancêtre du football). Le roi adore voir son équipe faire n'importe quoi et perdre. Et il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que son équipe de soule demeure à jamais mauvaise. Sur son lit de mort, il avouera : « Les hommes, ces sots, vont retenir mes conquêtes et la durée de mon règne, mais moi, ce qui me rend fier, est de savoir que la soule française sera à jamais pourrie ». En effet, le roi formera des hommes pour maintenir cette tradition, hommes qui à leurs tours apprendront à d'autres à la perpétuer : Charles Dubonnet en 1729, Emile Clèrevoix en 1778, Jean Poulain en 1812... jusqu'à Raymond Domenech en 2010.

    Hier soir, contre la Tunisie, l'équipe de France a produit un match digne d'une cours de récréation. Ce  match, sans aucun doute, aurait procuré un plaisir sans nom à Louis XIV.

     

    Francis Azemmour


    votre commentaire
  • En 1996 dans un de ses essais - par ailleurs assez faible - le sémiologue Umberto Eco - par ailleurs romancier nullissime - a théorisé que le football était un succédané au discours politique.

    Sur ce rapprochement, je reconnais la pertinence de Mr Eco. Mais sa haine viscérale du sport en général et du football en particulier entache grandement son analyse. Ainsi le professeur Eco prétend qu'en discourant sur le football, au café, à la télévision, dans les journaux, l'homme transfert sa pensée politique vers le sport.

    Tout se passe pour Eco, comme si, la quantité d'implication politique d'un homme était une constante et que cette quantité fixe serait en partie dévoyée et perdue dans des commentaires sur le football.

    Rapidement je passe sur la stupidité de l'idée d'une quantité fixe d'implication : Ce postulat d'invariance politique est contredit par toutes les études sérieuses sur les comportements citoyens.

    Plus inquiétant, la conclusion du crétin Umberto ne vise rien de moins qu'une dictature sportophobe, qui sous prétexte de rendre à la population une fibre politique, viserai à DETRUIRE le football.

    J'aime le Football. Je l'ai souvent répété. Et de même, j'ai prouvé que la France est le pays le plus politisé du monde. Et si cela peut paraître paradoxal, que je sois féru de politique, et amateur de football, la liaison au contraire est évidente.

    Car tout n'est pas a jeté dans ce salmigondis infâme écrit par U.E : En effet, le football est bien intimement lié à la situation politique du pays.

    Ainsi, ce que personne ne dit, et qui est la vérité première du football, c'est que chaque club français est en partie propriété d'un parti politique.

    On sait très bien que l'OM est détenu par l'UMP et que le plus gros actionnaire du PSG est le Parti Socialiste - Pourquoi croyez-vous donc que le club s'appelle PS-G? Quant à l'homophonie entre OM et UM-P, elle se passe de commentaires.

    Les sommes dépensées par les partis politiques dans la gestion des clubs est faramineuse, et c'est en partie à cause de cette implication monétaire dans le monde du Foot, que le président Chirac risque de passer devant les tribunaux pour financement occulte.

    Ceci est un fait que tout politologue sait depuis longtemps. La vie politique française est parfaitement symétrique aux résultats sportifs des plus grands clubs de foot : Un transfert de joueur fait écho à un député PS qui a retourné sa veste. Un penalty refusé ? C'est une loi de l'assemblée bloquée par l'UMP. Les scores même des matchs, ne sont rien de moins que le reflet des récentes élections.

    N'importe qui peut s'amuser à tracer les résultats sportifs de l'OM et du PSG et les comparer aux résultats d'élections des deux partis politiques qui les contrôlent. La concordance ne permet aucune contradiction.

    Alors quand je vois la population vagissante, se plaindre de tel ou tel entraineur, ou de la performance de tel ou tel joueurs, je me gausse doucement devant une telle méconnaissance de la réalité profonde du Football.

    Le football est un sport politique. Le football est l'incarnation sur la pelouse des joutes du sénat. Ceux qui n'ont pas compris ce simple fait, ne méritent même pas de se faire appeler supporters! Ce sont juste les idiots utiles de la démocratie.

    Francis Azemmour

     

    Critique précédente: A quand de véritable supporters pour l'équipe de France


    votre commentaire
  • Les derniers matchs de l'équipe de France le confirment : Le public des stades s'embourgeoise. Il n'accepte plus l'éventuelle défaite de l'équipe qu'il supporte. Comme si « perdre » ne faisait plus partie du jeu. Comme si « perdre » était inenvisageable pour son équipe. Ainsi, juste après que la France ait encaissé un but de l'Espagne, les premiers sifflets désapprobateurs ont résonné, fustigeant férocement les bleus. Puis, suite au deuxième but espagnol, des « olé » ont été lâchés par les supporters français à chaque passe réussie des joueurs ibériques. Au vu des trahisons commises par le public français ce soir là, deux mains, deux pieds et la queue n'auraient pas suffi pour compter les couteaux plantés dans le dos des bleus (d'ailleurs, c'est bien simple, on ne voyait plus leurs dos). Henry sifflé à sa sortie, Ribéry même régime, c'était à se demander si les deux hommes n'avaient pas joué pour l'Italie le temps des qualifications pour le mondial...

    On pourrait expliquer cette attitude par l'habitude qu'ont les supporters français de voir leur équipe au plus haut niveau. Néanmoins, 2006 c'est loin. Depuis, la France a perdu piteusement à l'Euro 2008 et s'est qualifiée dans la douleur pour le mondial 2012. Les hommes qui la composent ont changé, l'équipe de France ne dégage plus cette assurance qui lui permettait de dominer son sujet dans les matchs cruciaux (remumber le plus beau match de cette équipe au mondial 2006, justement contre la même Espagne). Elle ressemble à un rafiot bricolé à la vite qui connait chaque jour un nouveau problème, un jour, la défense, le suivant l'attaque, un autre, le milieu, parfois tout ensemble... L'équipe de France prend l'eau et il n'y a plus beaucoup de supporters pour former une chaîne et faire passer le sceau... Pourtant, cette équipe là en aurait grandement besoin, de supporters.

    Que s'est-il passé pour que les supporters se transforment en clients exigeants ne supportant plus les défaillances et faiblesses de leur propre équipe ? Sans doute, la principale cause de ce comportement vient du prix du billet. Actuellement, la place la plus pourrie pour un match amical se vend minimum vingt euros. Pour ce prix là, déjà, il est compréhensible qu'on en veuille pour son argent ! Avec la crise, la somme de vingt euros est devenue une belle somme ! Qui, au supermarché, n'a jamais vu tous les regards briller et se fixer sur lui au moment où il a sorti de sa poche un billet de vingt euros ! Qui, n'a pas senti à ce moment là, l'envie d'autrui lui mordre jusqu'au sang la main détentrice de ce faramineux cash !... Dépenser vingt euros pour un match de football est devenu un luxe. Et comme tout luxe, il doit satisfaire pleinement l'ego. Celui ou celle qui a dépensé 20 euros pour le 2-0 du France-Espagne est nécessairement humilié à tous les niveaux : Un, il a foutu en l'air une sacrée somme pour un spectacle de merde. Deux, comme un con, il a dit à ses proches qu'il y allait et maintenant il va devoir supporter leurs vannes. Trois, pour ceux qui ont fait un emprunt à un taux de 20 pour cent sur 5 ans, ils vont devoir avaler la pilule pendant encore longtemps, etc, etc... Alors, forcément, au premier but espagnol, il ou elle laisse éclater sa frustration, sa colère...

    Pourtant, il existe une solution... En taxant à 40 pour cent les salaires des joueurs de l'équipe de France et en redistribuant leurs primes, on ferait chuter les prix des billets de 75 pour cent ! Les billets les moins chers s'élèveraient alors à cinq euros, un tarif enfin raisonnable et accessible aux plus modestes ! Par ce geste, les joueurs regagneraient les faveurs du public et ainsi de véritables supporters !

    Néanmoins, pour que les joueurs agissent de cette manière, il est nécessaire que leur entraîneur, Raymond Domenech, montre la voie. Par exemple, en achetant avec la moitié de son salaire des places pour les offrir (soit à peu près 30 000) ...

    Mais comme on dit par chez nous, c'est pas demain la veille.

    Francis Azemmour

     

    Critique Suivante : Football et démocratie 


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique