• Match retour et apocalypse

       D'abord permettez-moi de me présenter : Docteur Oliwer, diplômé de la faculté de médecine de Paris, professeur Honoris Causa de l'Universitad de Barcelona, PhD de la Harvard Physics Institute, conseiller pour la NASA, décoré de la croix de Basalte de Beijin et tenancier de la boutique de souvenir du club de Saint Pignolin (Meuse).

      Si j'entame cette lettre ouverte de la plus haute importance en parlant ainsi de ma personne, ce n'est pas par vanité exacerbée ou outrecuidance affichée, mais uniquement, parce que, comme toute personne possédant ces diplômes, je suis passionné de Football. Et par « Football » j'entends tout sport avec un ballon rond, deux équipes, des maillots, des sponsors, des joueurs et un arbitre, rien de moins!

       Le match Irlande-France qu'on le sache une fois pour toute était joué d'avance.

    Et si des pessimistes bon teint ont cru bon de faire le voyage pour supporter l'équipe de France, moi, à l'instar du président de la république refusant d'assister au match suite à un différent diplomatique (http://i.imgur.com/nAqPa.jpg) je ne me suis pas déplacé tant l'issue en était, non pas prévisible, mais complètement CERTAINE !

    Que ce soit sur le rapport des performances des joueurs mis face à face (82% pour la France contre 58% pour l'Irlande) ; par la déclivité du terrain (0,023% ) largement en faveur de la France, ou même par le blocage psychologique que les Irlandais, fervents chrétiens, ont à battre le pays qui a vu naître tant de papes et dont on dit justement «France, toi  la petite sœur du Christ » ; par tout cela, mais plus encore par la météo favorisant le jeu éthéré des Français et entravant le jeu bourrin des Irlandais, tous les professionnels savaient, deux jours avant le match, qu'il serait gagné par notre beau pays.

    Le match retour toutefois est d'une toute autre trempe. Les avantages du match aller ne seront plus au rendez-vous et cette fois, nous sommes dans l'inconnu quant au résultat de la rencontre.

    Et il faut, mesdames, messieurs, d'ores et déjà, les lèvres tremblantes et le sang bouillonnant par spasmes dans notre foie détraqué, envisager une éventuelle défaite française. Écrire ce mot terrible brouille ma vue, comme j'imagine que le lire brouille la votre. Pourtant il est là ce mot de « défaite » et il porte, malheureusement, toute la véracité hideuse de son ignominie.

    Que l'on me comprenne, la défaite n'est pas jouée, et je compte, comme nous tous, sur nos petits bleus, pour faire taire à jamais ce détestable vocable.

    Pourtant, pourtant, imaginons ne serait-ce qu'un bref instant, que la France perde sa qualification lors du match retour.

    Imaginons-le sans trop forcer, sinon on en mourrait la gueule ouverte comme ces poissons qui ont imaginé pouvoir marcher sur la terre ferme. Imaginons-le et regardons alors le sombre avenir délétère qui nous attend :

    Marquée du sceau de l'infamie, une France éliminée du tournoi appellerait sur ses épaules meurtries l'opprobre général des nations jalouses et partisanes. Pire, en cette période d'incertitude sanitaire et financière, une non-qualification aurait des conséquences subversives dans tous les domaines :

    Ruinées, les chaines ayant acheté les droits de retransmission. Décuplée, la vague de suicides dans les télécommunications. Abattue, la population déjà affaiblie par la grippe, la crise et les gaz à effets de serre.

    Sur le manque à gagner colossal sur la publicité, TF1 ne peut maintenir son audimat. Et en 2012 sa défection entraine la chute de la république UMP. France Telecom perd dans les tombes le savoir-faire nécessaire à l'entretien de ses câbles qui finissent rouillés et rongés par les vers. L'internet, la TNT et le telephone rouge sans fil, disparaissent de la surface du globe, mettant l'humanité dans le péril d'une guerre nucleaire non négociable. Le producteur de rap musique Pierre Sarkozy perd ses subventions (http://www.rue89.com/2009/11/07/apres-jean-un-coup-de-pouce-de-lelysee-pour-pierre-sarkozy-125100), l'industrie du rap ne s'en remet pas, la grande musique est morte et son enterrement sera silencieux, alors, arrachant ses entrailles par poignées, chaque français constatera qu'il ne reste rien, plus rien pour donner encore le goût de vivre dans un monde où la France n'est pas qualifiée.

    Les adhésions à la secte Moon se multiplieront à l'envi et la Chine devant la perte de son plus gros client de Lacoste devra fermer boutique comme un pauvre PMU dont le dernier poivrot vient de tourner au coin de la rue en triturant dans ses mains, sales mais nobles, une quelconque publicité pour le club de sport du coin. La ruine de 3 milliards de personnes entrainera le monde dans un chaos où une mesure de seigle vaut cinq mesures d'orge et où le gallon de vin vaut dix litres d'huile... de palme... rance.

    Malheur, malheur sur toi qui n'a pas soutenu ton équipe au jour ou elle en avait besoin. Où iras-tu dans les décombres du XXIème siècle trainant tes guêtres lâches parmi les cadavres et les rats sous les cris moqueurs des merles, des pique-bœufs et des pétrels seuls survivants d'un monde sans lendemain. Où trouver la rédemption et le réconfort? Dans l'arbitre suprême, celui là-haut, qui décide du dernier penalty que tu seras amené à tirer avant de sortir le carton rouge de l'expulsion DEFINITIVE ? Dans le rêve persistant d'une qualification prochaine, d'une équipe qui ne sera plus que l'ombre d'un brin d'herbe sur un stade désaffecté ? Nulle part!

    Alors ?! Faudra t-il supporter la France lors du match retour contre l'Irlande ou ça vous en touche l'une sans faire bouger l'autre?

    Doc Oli

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :