• *** Le panama et Barthez

    Avatar intéressant des démêlés du droit et du football est le cas de Jorg Maccullum. Ce joueur australien d'origine hongroise défraya la chronique en 1958 sur les stades de Melbourne à Pearth.

    Lors d'un match amical international contre l'équipe du Honduras le joueur entre sur le terrain avec un Panama. Couvre-chef qu'il ne quittera pas tout le long de la partie. Il marquera 3 buts de la tête à cette occasion.

    Du coup  Maccullum n'apparaitra plus dans les match que couvert de son Panama fétiche. Et non seulement ses passes de la têtes seront le tournant de pas mal de parties, mais de surcroit le nombre de but marqué de la tête par le joueur défiera toute les lois statistiques, emmenant ainsi son équipe de victoires en victoires.

    Très vite, les soupçons naissent parmi les autres joueurs et dans la presse. Y aurait-il tricherie? Le Panama de Maccullum est examiné par des experts avant et après match. Parfois même pendant, notamment lors d'une interruption qui fit parler d'elle pour son coté inquisiteur et qui fut un peu péremptoirement nommé la « rafle du panama » pour dénoncer des méthodes policières jugées disproportionnées.

    Tout cela ne produit rien. Le panama de Maccullum n'est rien d'autre que de la palme tressée. Cependant le tôlé est tel que la Fifa se décide à prendre des mesures et depuis dans le football, « le port d'un couvre-chef, de quelque nature qu'il soit est interdit ».

    Ce que nous avons perdu en esthétique vestimentaire nous le gagnons en assurance d'exemption de triche.

    L'affaire eut pu s'arrêter là. Etonnamment elle connait un rebondissement sur les stades toulousain en 1986. Le joueur Français Fabien Barthez, à l'époque, arbore une perruque pour cacher une calvitie qu'il juge disgracieuse. Il refuse de l'ôter pendant son premier match en professionnel. La sanction est immédiate: rappel à l'ordre, convocation de l'entraineur, carton rouge, suspension pour 3 matchs et amende de 58 francs français (environ 6 euros).

    Barthez, s'il veut continuer chez les pros,  doit jouer sans son toupet artificiel. Il obtempère.

    On raconte que c'est à cette occasion qu'il perdit sa petite amie de l'époque, ce dont, d'après les professionnels, il ne s'est jamais complètement remis.

    Sachant, malgré tout, la carrière exceptionnelle de ce joueur, on est en droit de penser que sans cette législation, il aurait sans contexte détrôné les Maradona et autres Platini sur les premières marches du piédestal footballistique. Rien que de penser à cela, ça me file des boutons dans le cul.

    Maître Potin, avocat à la cour

     

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  • ***Quand la loi sur la pornographie a sauvé le football

    Plus loin de nous, mais non moins intéressant est le « two balls bills » passé par le sénat américain en 1937.

    Rappelons les faits:

    Aux Etats-Unis, le football tel que nous le connaissons (et appelé « Soccer » là-bas) ne prend pas. Peu de public, pas de sponsors, pas de joueurs de talent.

    Lors de la saison de 1936 la Soccer League, qui gère le championnat national US frappe un grand coup. Elle introduit dans les matchs un DEUXIEME ballon.

    C'est-à-dire que chaque joueurs peut jouer avec un des deux ballons sans aucune restriction. Les matchs deviennent beaucoup plus rapides. Le nombre de buts augmente, l'action sur le terrain est omniprésente. Le public accroche. Les stades se remplissent. Au milieu de saison le prix des billets s'envole sur le marché noir. Les sponsors se ruent sur l'aubaine et certains joueurs se voient proposer des sommes mirobolantes pour porter des maillots au logo de Coca ou de KFC.

    A la fin de la saison le succès est tel que la ligue anglaise de football envisage même d'appliquer le soccer à 2 ballons sur son territoire, ce qui aurait par contagion pu contaminer le football mondial.

    C'est sans compter sur le puritanisme des lois américaines. En effet, dans la majorités des états en Amérique, la diffusion d'actes pornographiques et la représentation du corps humains dénudés sont interdit à la télévision.

    Les deux ballons sont en anglais « the two balls » ce qui veut aussi dire -pardonnez ma vulgarité - « les deux couilles ».

    De fait, les leagues chrétiennes US saisissent le législateur et demandent que ne soit pas diffusé à la télé les « two balls » qui insultent les bonnes moeurs.

    Le législateur se voit dans l'obligation d'appliquer la loi et d'imposer une diffusion des  matchs de football après minuit avec un classement X « explicit content ».

    Devant le danger économique de cette classification la Soccer League doit supprimer la règles des deux ballons pour pouvoir continuer à diffuser ses match en direct.

    Et ainsi le football fut sauvé... ou pas.

     

    A suivre : Le panama et Barthez

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  • S'il est une particularité qui ne laisse pas de nous surprendre - nous hommes et femmes de loi - c'est bien de constater combien la justice, au quotidien, parfait et embellit nos vies sans même que nous en ayons conscience.

    Le football ne fait pas exception. Et ce sport ne serait pas tout à fait le même sans la surveillance constante du législateur et le travail appliqué des juges et avocats.

    Ainsi, si le football est un spectacle aussi passionnant et enthousiasmant, nous en sommes en partie redevable à quelques obscurs juristes dans différentes parties du globe.

    Laissez-moi donc vous présenter trois cas qui permirent au football de rester le sport unique qu'il est, et sans lesquels il serait devenu aussi peu populaire que le bobsleigh ou le polo.

    *** Hadopi 3 ne passera pas :

    En 2009, après le succès de la légifération sur la propriété intellectuelle permise par Hadopi 2, les maisons de disques ont cru pouvoir accroitre leur emprise sur le droit à la reproduction.

    Le 13/11/2009 une plainte a été déposée auprès de TOUT les stades français à l'initiative d'Universal Musique. Plainte transmise au parquet et demandant en substance :

    1- Que soit levé au titre de l'article 56 du code du Commerce l'autorisation « implicite » (ce sont eux qui le soulignent) de s'approprier ex contractor les droits réservés aux plaignants.

    2 - Que soit intégré dans la procédure commerciale habituelle des contrevenants les coûts et dépens liés à la spoliation précisée précédemment.

    3 - Selon la même procédure que la diffusion des biens intellectuels ainsi détournés fassent l'objet d'un règlement aux ayant-droits légitimes.

    Cela revient à dire tout simplement, que les maisons de disques prétendent détenir les droits sur les reprises de chansons faites par les supporters dans les stades de foot.

    Ainsi, pour eux, chanter « ce soir on vous met... ce soir on vous met le feu » pendant un match de l'OM revient à pirater le titre original sans contrepartie.

    Et s'appuyant sur le fait que les matchs (et donc les chants) ont un écho à la télévision, et même (selon l'alinéa 4 de leur plainte) sont audibles dans « un environnement étendu », ces reprises dépassent le cadre privé et sont donc soumises à la loi sur la propriété intellectuelle.

    En gros, si la demande avait aboutie, le prix d'un billet pour un match de foot aurait du être augmenté du cout légal de diffusion des oeuvres de la SACEM. Ce qui serait revenu à une hausse de 80% du prix du billet.

    Heureusement, la cours de justice européenne veille sur notre sport préféré.

    L'opposition à cet Hadopi 3 ne s'est pas fait en appliquant la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen de 1792 comme pour hadopi 2 (chanter des conneries n'étant pas - encore - considéré comme un des droits inaliénable  du citoyen).

    Mais le législateur a dit à propos de la requête d'Universal Music qu'elle est « en désaccord  avec l'article 17 du code de la propriété, en inversant les termes contractuels de l'acquisition de bien ».

    En gros, le législateur présuppose que les supporters qui chantent des versions adaptées de titres connus sont propriétaires du disques/CD original et que donc, ils ont aussi la propriété du droit afférent de chanter où ils veulent les chansons incluses sur ces disques/CD.

    Alors n'hésitez plus lors de votre prochain match à beugler « et 1 et 2 et 3 zéro ».

     

     A suivre : Quand la loi sur la pornographie a sauvé le football


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  • « Le football est un sport extraterrestre. S'il évolue dans le bon sens, il n'y aura bientôt plus de ballon, ni de cages et tout le monde volera » Raël


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  • Roule, roule le ballon

    De pieds en pieds

    En toute saison

    Roule, roule pour les petits

    Et aussi pour les grands

    Assis devant leurs télévisions

    Vole, vole, le ballon

    Comme le Concorde

    Avant qu'il ne s'embrase

    Vole et dis bonjour

    Au firmament

    Tu n'as pas de bras ni de jambes

    Tu n'as pas d'yeux ni d'oreilles

    Mais les hommes t'adulent

    Plus que le soleil

    Ah, disent les rêveurs,

    S'il pouvait faire ballon

    Et ils ont bien raison !

    Cours, cours le ballon

    Sur l'herbe fraîche

    Arrosée, tondue et verte

    Cours sur les terrains du monde

    Distillant ta bonne humeur

    Ta joie de vivre

    Et ton cheese

    Dans les cœurs par rebonds

    Roule et verse les couleurs

    En lui, en elle, en nous

    Puis cours, puis roule encore

    Gens qui se lèvent en avalant

    Ciel, nuages, oiseaux, avions

    Ooooooouuuuuuhhhhhhhhhh

    Puis vole !

    Oh zut, poteau !

     

    Hugues de la Crêpe


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