• « Allez, je fais ma petite prédiction d'avant compète... Henry sera le meilleur buteur de ce mondial... Si je le fais jouer » Raymond Domenech


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  • Avant de partir pour l'Afrique du sud, l'équipe de France a fait escale sur l'Ile de la Réunion où la population l'a accueillie avec chaleur. Chaque joueur s'est vu offert un acra représentant son visage et un piment de bienvenue. Guy Roux était présent mais Raymond Domenech lui a expliqué qu'il était encore sélectionneur et qu'après la coupe du monde ce serait Laurent Blanc qui le remplacerait. Nullement décontenancé par ces nouvelles, le bourgignon a donné des directives aux joueurs pendant leur entraînement sans ballon et sans chaussettes sous le regard agacé du sélectionneur en place. Puis il a mangé avec tout le monde, racontant des anecdotes sur l'AJ Auxerre : au menu tagine et couscous (ces menus décalés ont pour but de renforcer les organismes : en France, les joueurs mangeaient des plats d'Afrique du sud, en Tunisie des plats de France, à la Réunion des plats tunisiens et  en Afrique du Sud, ils mangeront des plats réunionnais). Exaspéré par le sans-gêne de Guy Roux, Raymond Domenech a quitté la table après le dessert. Quelques minutes plus tard, un service d'ordre musclé chassera Guy Roux de l'hôtel qui restera néanmoins plus de deux jours devant l'accueil à réclamer Djibrill Cissé.

    Lors de la conférence de presse, Thierry Henry reviendra sur la rumeur de sa non sélection en équipe de France. Il avouera avoir été surpris de participer à cette coupe du monde. « Tant de joueurs sont tellement au dessus de moi, Messi notamment ». Lorsqu'un journaliste lui fera remarquer que Messi est Argentin et qu'il ne pouvait être pris dans l'équipe de France, Thierry Henry écarquillera des yeux naïfs. « Ah oui, c'est vrai, ça » murmurera t-il « Je n'y avais pas pensé... Alors non, finalement, chez les français, y'a pas autant de monde que ça... Le coach a eu raison finalement ».

    La suite du séjour sera rythmée par les entraînements sans chaussettes, les siestes et les batailles d'acras (touché à l'œil, Nicolas Anelka portera un pansement pendant deux heures). Cet après-midi, afin de préparer le match contre la Chine, faute de vidéo sur cette équipe, les joueurs devraient normalement visionner un film du voyage de Raymond Domenech et d'Estelle à Venise, l'été dernier. Il se raconte qu'Estelle pourrait venir assister à cette projection et par la même occasion souhaiter bonne chance à l'équipe avant le grand départ. Ce qui réjouirait particulièrement Mathieu Valebuena qui admire beaucoup la compagne du sélectionneur. « Estelle c'est un peu notre Carla à nous » confiera t-il à un de nos confrères entre deux séries d'abdominaux.

     

    Pedro Montgomery de Vive le Sport !


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  • « Que ceux qui souhaitent que je subisse la peine de mort en cas d'élimination prématurée de l'équipe de France me donnent leur adresse. Je leurs enverrai des photos de mes vacances aux Seychelles une fois le désastre accompli » Raymond Domenech


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  • Un Cayenne aux vitres teintées s'arrête à notre hauteur. La porte arrière s'ouvre. Au volant, Thierry Henry qui porte des lunettes noires nous ordonne de monter très rapidement. Nous nous exécutons. Aussitôt la porte refermée, l'attaquant de l'équipe de France démarre sur des chapeaux de roue. Nous parcourons plusieurs kilomètres dans le silence. Enfin, Thierry Henry, d'une voix très basse, nous rappelle la règle que nous devons respecter pendant cette interview. A aucun moment nous ne devons parler de sa main contre l'Irlande. Nous opinons du chef comme de bons élèves. Thierry Henry semble se détendre. L'interview peut commencer...

     

    ONEDF ! : Comment ça va, Thierry ? Tu as l'air un peu stress ces derniers temps...

     

    Thierry Henry : Ouh, non, non, non, pas du tout. Au contraire je suis super zen depuis qu'ils ont décidé de me ménager à Barcelone. (Thierry Henry n'est plus titulaire de l'équipe espagnole depuis plusieurs mois)

     

    ONEDF ! : Ménager ?... Tu veux dire que Guardiola en ne te titularisant pas a voulu te préserver pour la coupe du monde ?

     

    Thierry Henry : Tu sais, lui et moi, on est super potes. On mange pas ensemble mais c'est tout comme, enfin, je veux dire, il me comprend et je me comprends et c'est ça qui compte, hein. Qu'on soit sur ma longueur d'ondes. Et dans mon regard, il a lu que je voulais me reposer avant la coupe du monde et il a fait en sorte ce que j'ai voulu. Je te le dis, un type comme ça c'est de la crème mélangé à de la compote.

     

    ONEDF ! : Justement, comme tu joues pas, tu fais quoi de tes journées ?

     

    Thierry Henry : Bin, tu sais, je suis quand même un professionnel. Je fais les entraînements comme les autres, sauf que je cours pas (j'ai une dérogation de mon papa). Après, pendant les matchs, bin, je regarde mes buts. J'en ai quand même claqué à sacré paquet, putain.

     

    ONEDF ! : C'est vrai. Tu es le meilleur buteur de l'équipe de France (« de tous les temps » ajoute Thierry). Cependant, ces derniers temps, on a l'impression que la machine s'est...

     

    Thierry Henry : Oups attendez !

     

    L'attaquant gare sa voiture à côté d'une Audi A8 puis nous invite à descendre. Avec sa télécommande, Thierry verrouille les portes du Cayenne puis avec une autre ouvre celles de l'Audi A8. « Vite, montez ! » crie t-il. Perplexes, nous obéissons. Jetant des coups d'œil à droite et à gauche, Thierry nous rejoint dans le véhicule. Nouveau démarrage en trombe.

     

    ONEDF ! : Euh, Thierry... Tu n'es pas en train de devenir parano...

     

    Thierry Henry : Oh non, pas du tout. Mais depuis vous savez quoi, j'ai intérêt à surveiller mes arrières.

     

    ONEDF ! : Tu n'es tout de même pas un trafiquant de drogues.

     

    Thierry Henry : Parfois je me le demande... Je veux dire, je me sens comme lui, aux aguets, et je commence à comprendre sa condition. Le trafiquant de drogues, il est pas respecté à sa juste valeur. Il a peut-être pas marqué plein de buts en équipe de France mais il mérite le respect comme moi avant que je fasse ma connerie en Irlande. Y'a pas photo.

     

    ONEDF ! : Quand même tu exagères. Les gens ne t'en veulent pas à ce point.

     

    Thierry Henry : Moi, je vais te dire, dans cette affaire, j'ai vu la vérité, comment se comporte l'être humain en général, et elle pas belle à voir, l'être humain est méchant et carnivore. Et j'vais te dire encore, tu me demandes de refaire ce que j'ai fait, bin, là non, je signe pas. Je préfère pas aller au mondial plutôt que de subir ce que j'ai souffert. J'ai failli pas aller à mon nouveau tournage de Gilette le lendemain tellement j'en étais malade. Heureusement qu'ils ont doublé le cachet sinon je venais pas, je te jure.

     

    ONEDF ! : On comprend ta peine et on la partage, mais maintenant la page est tournée. Le mondial d'Afrique du Sud se profile. Comment sens-tu cette équipe de France ?

     

    Thierry Henry : Moué, moué, toi tu dis que la page est tournée, que tu compatis et patati et patata, seulement t'es pas à ma place... Si je te louais mon cœur ne serait-ce qu'une heure, là oui tu comprendrais, là oui, tu sentirais ma douleur. Et encore, il faudrait que tu ais marqué autant de buts que moi mais ça c'est pas possible vu que je suis le seul dans l'histoire de France à avoir accompli cet exploit.

     

    ONEDF ! : Au final alors, tu souhaites qu'on en reparle...

     

    Thierry Henry : De quoi ?

     

    ONEDF ! : Bin de ta main contre l'Irlande...

     

    Thierry Henry pile : Ah, vous êtes bien tous les mêmes chacaux, les journaleux ! Dégagez de ma voiture, bande d'enflures avant que je vous botte le cul en lucarne !

     

    Désarçonnés, nous sortons tandis que Thierry Henry change pour une troisième fois de voiture.

     

    Interview réalisée par Pedro Montgomery et Hugues de la Crêpe


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  • Franck Ribéry est un lecteur invétéré. A chaque mi-temps d'un match, pour donner de l'allant à ses coéquipiers, l'homme lit à haute voix des extraits de roman ou de poésie. Comme il le dit si bien lui-même : « On ne peut jouer au foot comme un artiste sans fréquenter les mots de ceux qui savent leur donner chair ». Aujourd'hui : Franck nous rapporte sa lecture de « Survivant » de Chuck Palahniuk.

     

    Quelques années auparavant, j'avais lu Fight Club du même auteur et je m'étais fait profondément chier (et pourtant je l'avais lu jusqu'au bout, époque où je me forçais à lire même les livres qui m'emmerdaient, époque heureusement révolue). Impression de lire un scénar de film. D'ailleurs, le film m'avait semblé nettement meilleur que le bouquin dont je n'avais pas du tout saisi l'humour ravageur. Quand Thierry Henry m'a tendu « Survivant », deuxième bouquin de Chuck Palahniuk, j'étais donc légitiment sceptique. « Tu me fais une blague ? » lui avais-je demandé, connaissant l'esprit facétieux du joueur mais aussi de l'homme. Sans répondre, Thierry avait souri puis remué son bras tendu, insistant pour je prenne le book. Ma curiosité était trop forte. J'avais pris le book et l'avais lu. D'un trait. Sans prendre le temps de me changer (je me souviens encore de la couleur de la serviette que j'avais enroulée autour de la taille : verte à pois bleus). Comme quoi, les œuvres d'un même auteur peuvent susciter des réactions contraires. Autant je suis partisan de ne pas lire jusqu'au bout un bouquin qui est chiant, autant, j'approuve qu'on donne plusieurs chances à un auteur, même si ses œuvres précédentes étaient nazes - exceptions faites de Beibeger, Levy et autres Jardin (un seul être doit se cacher derrière ces trois noms, encore un coup de Fantomas !)...

    « Survivant » m'a donc captivé de A à Z. Début sur des chapeaux de roues, le narrateur a pris les commandes d'un avion long courrier. Il a viré les passagers ainsi que les pilotes. Son but : se scratcher dans le désert australien. Mais avant de se scratcher, il va raconter « à la boite noire » comment il en est arrivé là...

    Persos zarbis, atmosphère délétère (glauque ?), violence maximale, humour dévastateur, ce bouquin ressemble à une grenade qui vous pète à la gueule sans en avoir l'air. Plusieurs fois. Certaines scènes sont vraiment démentes, et c'est l'une des rares fois où je me suis demandé comment l'auteur avait fait pour imaginer de tels trucs. Je me suis aussi demandé si l'auteur, avec cet écrit qui ne ressemble vraiment à aucun autre et qui est inclassable, n'était pas majeur, à l'instar d'un Bret Easton Ellis (surtout pour American Psycho).

    Bref, j'ai hâte de me pencher sur ses autres œuvres, notamment Monstres Invisibles que m'a aussi conseillé Thierry.

    En tout cas, c'est un réel plaisir de tomber sur ce genre bouquin.

    Si je le convertissais en geste technique, je dirais qu'il vaut bien une reprise de volée en pleine lucarne !

    Non, deux ! Soyons pas pingre.


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