• J'ai rencontré Cristiano Ronaldo

    Je m'en souviens encore, c'était juste après la coupe d'Europe 2008. Alors que j'allais en direction de chez mon coiffeur, je vois dans le rétroviseur de ma polo, une Ferrari noire rouler à très vive allure. A cet instant, je me dis que le conducteur de ce bolide est complètement tamponné de la cervelle. A cet endroit, la route est étroite et sinueuse. De plus, la vitesse est limitée à 50 kilomètres/heure. Or, la voiture de sport doit aller au moins à 140 kilomètres/heure. Je pense aussi que je me ferai bien faire quelques mèches blondes et boucler les cheveux, enfin si Marc, qui est visagiste, trouve ces choix judicieux... Bref, arrivée à hauteur d'un feu qui passe à l'orange, je ralentis puis freine. Là, bien sûr, ça ne manque pas, allant trop vite et ne pouvant freiner, la Ferrari se heurte à mon véhicule. Le choc est terrible. Mes airbags frontaux, latéraux, horizontaux, verticaux et diagonalaux se déclenchent, manquant de m'étouffer totalement. Néanmoins, grâce à mes cours d'apnée, je garde mon sang froid et parviens à m'extirper du piège au prix d'efforts surhumains. Sortie de la voiture, mon premier réflexe est d'appeler Marc pour l'avertir que je serai en retard. J'examine ensuite les dégâts occasionnés par la Ferrari sur mon véhicule. Tout l'arrière est détruit. Une violente envie de prendre le conducteur de la voiture par les cheveux pour lui foutre la tête dans les airbags m'étreint. D'autant plus que la Ferrari n'a rien du tout, elle. Et là, alors que je m'apprête à commettre un meurtre, Cristiano Ronaldo sort de la voiture de sport : « Putain, spèce de pétasse, tu pouvais pas le griller, ce putain de feu rouge ?! ». Je n'en reviens pas. Le meilleur et plus beau joueur du monde est devant moi. Ma bouche devient pâteuse et mes genoux se mettent à trembler. Tandis qu'il approche son visage parfait du mien, je peux sentir l'odeur de l'herbe, du cuir du ballon, des crampons et du bon whisky. Cristiano Ronaldo est ivre comme le soleil lorsqu'il flamboie en été. Ivre comme un bouquet de fleurs chatoyantes ou un plateau d'exquises pâtisseries. « Eh oh, je te parle, conasse, tu es sourde ou lourde ? ». Incapable de répondre, je lutte pour regagner mon self control. Mais cela est-il possible lorsqu'un dieu vous éclaire de son aura avec autant d'intensité ? Non z'hélas. Pourtant, j'aurais voulu lui demander qu'il signe l'arrière déglingué de ma voiture avec ces simples mots : Tendrement, Cristiano. Z'hélas bis, aucun mot n'est sorti de ma bouche et devant mon silence obstiné, Cristiano Ronaldo est remonté dans son bolide, hyper furax. Ce n'est pas sans émoi que je revois la scène de son départ : La Ferrari partant sur des chapeaux de roue et l'homme dressant soudain son majeur vers le ciel comme pour le prévenir de son imminente arrivée.

    Ariane Bleuche


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