• Dans la vie, rien n'est plus exaspérant que les donneurs de leçons. Ils sont du genre à avoir tout compris de la vie et la ramènent sur tout et n'importe quoi, pensant détenir la vérité absolue. Ce sont en quelque sorte des mini dieux sans doute envoyé sur terre pour guider les ignorants que nous sommes. Du moins le croient-ils.

    Depuis le début de cette coupe du monde, les donneurs de leçons se sont multipliés comme des coquilles vides de moules un jour de frites. La plupart vient l'équipe de France 98, victorieuse du mondial on ne le répétera jamais assez - qui dit cela dit le droit de donner des leçons, ouais, ouais. Cette victoire en 98 s'est jouée à peu de choses, comme en 2000 en coupe d'Europe, comme pour l'arrivée en finale en 2006. Dans toute victoire suprême, il y a bien sûr un énorme boulot mais aussi une part de chance, part de chance non négligeable. Un jour, c'est le tir d'un adversaire qui s'écrase sur la barre transversale, un autre c'est un pénalty généreusement accordé... Certains diront que la chance se provoque, ce à quoi d'autres répondront qu'elle choisit son camp (quel dommage que celle-ci n'ait pas la parole). Cependant, nier cette part de chance c'est tout simplement se voiler la face et construire une réalité aux sur dimensions de son ego facilement gonflable. De là à croire qu'on sait la recette pour gagner une coupe du monde, il n'y a qu'un pas.

    Du haut de leurs piédestaux qu'ils se sont construit eux-mêmes, certains de ces anciens joueurs se sont permis de donner leurs directives, jugeant untel trop individualiste, tel autre pas assez combatif... Spectacle assez surréaliste que de les voir et à la télévision et dans les journaux et sur internet déblatérer sur une équipe dans laquelle, il n'y a pas si longtemps, ils évoluaient. Eux-mêmes ont-ils appréciés lorsque d'autres anciens bavaient sur eux ? Pas certain. Ou alors peut-être se vengent-ils ? Mais à ce moment là, il fallait cracher sur les rassemblements d'anciens. Bon, évidemment, ça n'aurait pas mis du beurre dans les épinards. Et puis ces donneurs de leçon n'auraient pas été sous la lumière des projecteurs. Un champion du monde ne peut disparaître comme cela. Ce serait trop con (question : un champion du monde est-il immortel ? réponse possible : je ne serai plus là pour le voir).

    L'équipe de France actuelle est sans doute fragile. Et sans doute ne fera t-elle pas un grand parcours en coupe du monde. A la voir jouer, il est d'ailleurs plus facile de pronostiquer un échec prématuré qu'une série de victoires (pas besoin d'être champion du monde pour ça). Cependant, en cas de défaite rapide, si certains avaient eu la décence de fermer leurs gueules, ça n'aurait pas été plus mal.

     

    Etienne Bronson de vive le Sport


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  • Décidément la république populaire de Chine ne cessera de nous étonner. Alors qu'on la croyait archaïque et incapable d'adaptation, elle s'est très vite mise à l'heure de mondialisation et compte parmi les premières nations mondiales économiquement. Les Etats-Unis qui ricanaient en voyant ce pays se lancer dans la compétition n'arrive même plus à sourire aujourd'hui. La Chine lui a brisé les dents et elle s'apprête à lui vendre le dentier à un prix prohibitif.

    En sport, les experts pensaient que la Chine se cantonnerait à exceller aux anneaux, la discipline méprisée de la gymnastique. Ils avançaient que les athlètes chinois, vu leur morphologie, n'avaient pas la possibilité de briller ailleurs. Toujours selon eux, pour émerger, la Chine n'avait pas le choix : soit elle inventait d'autres sports ou soit elle imposait au monde de pratiquer tous les sports avec des anneaux. Si, par malheur, on disait à ces mêmes experts que vu la politique menée par le gouvernement chinois depuis les jeux olympiques de Pékin, ce pays risquait de percer bientôt dans d'autres disciplines sportives, ces derniers éclataient de rire. Comme les Etats-Unis.

    Vendredi soir, contre la France, la Chine a prouvé qu'elle s'était améliorée en football. Comme d'habitude, hélas, les nations dominantes dans ce sport (et notamment la France) n'ont rien vu venir. Les réactions françaises, après la victoire des chinois, ressemblent à un déni de cette vérité. On a parlé d'humiliation. On a évoqué le classement abyssal de cette équipe. On a dit que ses joueurs n'étaient même pas les titulaires. On a même prétendu qu'il s'agissait d'anciens gymnastes spécialisés dans les anneaux (pour preuve : ils jouaient tout le temps les bras en l'air). Quelle tristesse !

    Il est temps d'être honnête envers nous-mêmes et de le reconnaître : Vendredi soir, le football pratiqué par les chinois était de très haut niveau ! Certaines de leurs actions de jeu faisaient penser à celles des argentins ou des espagnols. Il y avait du toqué et de la virtuosité. Il y avait de l'enchantement. La France contre une telle équipe a fait ce qu'elle a pu. Et elle n'a pas du tout à rougir de sa défaite.

     

    Etienne Bronson de Vive le Sport !


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  • Enfin, Raymond dévoile ses cartes ! Pour son soixante quinzième match à la tête de l'équipe de France, il nous expose son projet après avoir longuement tourné lascivement autour de la barre métallique (chaud, chaud, chaud, le Raymond). Ce sera le 4-3-3 ! Pas le 4-3-2-1 comme on aurait pu le croire depuis quatre ans ! Ah, ah, Raymond nous aura bien roulé dans la farine ! Quel grand farceur ! Ses futurs adversaires doivent paniquer et revoir leurs schémas tactiques ! Mais sans doute est-ce trop tard ! La coupe du monde débute déjà ! Les joueurs adverses ont pris leurs marques ! Ils auront du mal à changer leurs habitudes ! Que Raymond est futé comme la montagne est belle, pourtant (ou haute ou enneigée ?) ! Lui qu'on traitait de Noémie Campbell du football http://www.blogg.org/blog-8282-billet-france_roumanie-1077621.html! On a bien été eu ! Certains prétendent que le départ de Lassana Diarra a dû l'obliger à revoir ses options, nous ne le croyons pas. Raymond avait déjà prévu le coup depuis longtemps déjà - après plusieurs années de médiocrité, il revient dans la place avec son schéma en or ! Nos adversaires vont déguster ! Avec un Ribéry virevoltant, un Anelka libre et un Toulalan plein de hargne, ça va décoiffer ! La France va aller loin, demie finale minimum ! Et à moins que l'Allemagne ne croise son chemin, elle peut atteindre l'ultime étape de cette compétition !... Trop optimistes ? Le match de ce soir contre la Tunisie va confirmer ou non ces belles promesses... Mais si la France gagne, elle est déjà sûre de jouer les huitièmes de finale. Ainsi elle pourra se permettre de jouer contre la Chine avec ses remplaçants dont Thierry Henry. En attendant, le débat sur la tendance de l'équipe de France à pencher à gauche n'a aucune raison d'être si elle parvient à cet objectif... Mais on m'avertit que cette rencontre contre la Tunisie n'est qu'un match amical... Ah bon ?... Bah, pour l'équipe de Raymond, il n'y a plus de match amical.

    Etienne Bronson de Vive le Sport !


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  • Parait-il, l'équipe de France est pitoyable. Parait-il, Raymond Domenech n'a pas de tactique. Parait-il, pour ce match amical, l'Espagne, meilleure équipe d'Europe, ne va faire qu'une bouchée de la France, ex-meilleure équipe d'on ne sait plus trop quoi. Et vas-y que je te parie qu'ils vont nous mettre un humiliant quatre-zéro de derrière les fagots ! Et patati et patata !... Putain, les mecs ?! Z'êtes supporters ou z'êtes des lopettes qui chouinent dès que la pluie vous mouille les orteils ?! Arrêtez ! Et regardez-vous dans la glace !... Un petit peu d'autocritique de temps en temps, ça fait pas de mal : Un supporter, un vrai, ça sert aussi bien dans la tempête que quand y fait tout beau et tout sec ! C'est droit et fier dans la loose, et pareil dans la gagne ! C'est pas une girouette, bordel de merde ! Ou alors y devient un demi-supporter, celui qui soutient uniquement  la France qui gagne - un jour, j'adore l'escrime, le lendemain le volley ball, le surlendemain le saut à la perche, je fais ce que je veux avec mes encouragements, tanananèreuuu...

    N'allez pas croire par ces propos que je n'aime pas la gagne ! Je la vénère ! Mais autant que le football ! Et je n'échangerai pour rien au monde l'élimination de l'équipe de France de football en coupe d'Europe au premier tour contre les trois victoires de l'équipe de France de handball en coupe du monde, en coupe d'Europe et aux jeux Olympiques. Plutôt manger toutes les boulettes des joueurs de cette dernière (et dieu sait que les handballeurs sont de gros producteurs de boulettes). Franchement.

    Tout ceci pour dire qu'il faut avoir confiance. Raymond Domenech est un homme intelligent. Beaucoup prétendent qu'il n'a aucune tactique mais n'est-ce pas justement sa tactique de le faire croire. Depuis sa déclaration de mariage à Estelle, l'homme a perdu tout crédit en tant qu'entraîneur. Il a fait rentrer sur le terrain des joueurs tels que Djibril Cissé, Alou Diarra, Eric Abidal ou encore Florent Sinama-Pongolle, se kamikazant aux yeux des rares sceptiques. Il a testé des schémas tactiques plus aberrants les uns que les autres, sabotant l'équipe lors de l'Euro 2008. A l'instar d'Eric Cantonna qu'on surnommait vers la fin de sa carrière « le théâtreux », Raymond Domenech est considéré comme un saltimbanque ayant beaucoup plus de chances de connaître le succès en étant embauché dans la série plus belle la vie qu'en continuant dans le football. A tort. Rien qu'à voir ses sourcils broussailleux que surlignent un regard inflexible, Raymond Domenech est une machine à gagner. Une machine à gagner programmée pour remporter ce mondial 2010. Depuis 2006, l'homme a habilement semé les fausses pistes, parvenant à faire croire que l'équipe de France était faiblarde. Le dernier match contre l'Irlande a été son chef d'œuvre. Car maintenant même les adversaires de l'équipe de France croient qu'elle est facile à battre. Normalement, le match contre l'Espagne devra contribuer à nourrir ce sentiment (alors oui, pourquoi pas un petit 4-0 pour l'Espagne). Puis viendra la compète, la vraie. Alors l'équipe de France montrera son véritable visage. Celui du vainqueur... Que la personne qui en doute encore me jette la première boulette de handballeur.

    Etienne Bronson de Vive le Sport


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  • L'arbitrage vidéo a suscité beaucoup de blablas ces derniers temps : « Euh oui, l'arbitrage vidéo est nécessaire, euh non il n'est pas indispensable, euh ça dépend des situations, parfois oui, il faudrait l'instaurer, parfois non ». Arrêtons de nous palucher. L'arbitrage vidéo est un faux débat. Il permet à ceux qui souhaitent se voiler la face de se rassurer.

    Les mœurs ont changé. Maintenant, un gamin de sept ans ne respecte plus un gamin de neuf, le gamin de neuf celui de douze et ainsi de suite... Les plus téméraires vont même jusqu'à défier des ainés ayant plusieurs fois leur âge. On a déjà vu des gamins de sept ans donner des coups d'épaules aux cuisses d'adultes de quarante ans pour prendre leur place dans la file d'attente de la boulangerie ou du Mac Do.

    Ouvrons les yeux une bonne fois pour toute : Les footballeurs actuels ne sont plus ceux d'antan. Ils se comportent comme nos gamins indisciplinés et turbulents. Les règles, l'ordre, symbolisés par l'arbitre, ne les intimident pas. Ils s'en fichent comme de la mode précédente ou de la hausse des prix des tringles à rideaux. Et s'ils peuvent les transgresser, ils ne se gênent pas. Pire, pour eux défier ou mystifier l'autorité est source de plaisir. La main d'Henry n'est que la moule qui cache le plateau de fruits de mer. En effet, pour une main d'Henry combien de mains en loucedé, combien de croches-pattes, de coups de coude ou de pied, de faux plongeons, d'insultes ou de gestes obscènes ?! Allez au stade et fixez votre attention sur un seul footballeur. Vous constaterez qu'il passe plus de temps à enfreindre les règles du foot qu'à y jouer. Et le goal, contrairement aux idées reçues, avec ses énormes gants, n'est pas le dernier à mal se comporter.

    Cessons de nous leurrer, l'arbitrage vidéo ne servira qu'à mettre en exergue la pente infernale sur laquelle se déglingue notre société. Mettre des caméras ne résoudra rien. Pareillement, faire suivre un arbitre derrière chaque joueur ne réduira pas les tricheries et autres actes d'antijeu (à cela, ajoutons que cette méthode créera de nouveaux problèmes : avec quarante quatre individus sur le terrain, il faudra augmenter la surface de jeu, produire des sifflets aux sonorités distinctes, stocker les cartons et surtout modifier les règles du football en profondeur, ce qui au vu des dirigeants de ce sport équivaut à déclencher une petite révolution). La solution est ailleurs : Rééduquons nos footballeurs ! Certaines régions de France possèdent des centaines de kilomètres carrés inhabités ! Implantons-y des camps et embauchons les anciens gardiens de Guantanamo ! Enfermons d'abord dans ces camps les footballeurs les plus retors et vicieux et réapprenons leurs fermement l'honnêteté, la discipline et l'ordre ! Puis envoyons-y ensuite les autres (l'idéal serait d'augmenter très vite la capacité d'absorption de ces camps afin d'y enfermer un nombre croissant de footballeurs), ceux qui ont en eux les germes du mal et qui n'en ont pas conscience, et soyons avec ces derniers encore plus inflexibles !... Le monde du football brûle. Si nous n'agissons pas rapidement, il se consumera jusqu'à n'être plus qu'un amas de cendres absurde et pitoyable... Et surtout, rendons-nous à l'évidence : les camps de footballeurs restent les meilleures armes pour éteindre le feu.

    Etienne Bronson de Vive le Sport !


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