• Ca y est, le vélodrome est prêt. Premier match à l'intérieur et premier choc. Tandis que l'ange magnifique et millionnaire Robert Louis Dreyfus tente de se maintenir en vol stationnaire au-dessus de l'arène malgré le mistral pour assister au combat, les joueurs des deux équipes affûtent leurs crampons et sculptent leurs coupes de cheveux avec le dernier gel sorti des laboratoires Garnier (sauf Brandao). Ce soir, la vérité va surgir dans sa spectaculaire et cruelle magnificence. A priori, Bordeaux a l'avantage avec son attaque de feu et un Gorcuff à la fois Zidanesque et Battistutanois (mais qui se souvient de ce fabuleux attaquant Argentin à part Redondo, autre fabuleux milieu offensif argentin dont le nom demeure toujours sur le bout de la langue lorsqu'on veut l'évoquer. Ah Redondo magistral milieu de terrain du magistral Real Madrid champion d'Europe de je ne sais plus quelle année !). Et puis aussi un collectif rôdé comme une 103 SP de compète. Ne parlons pas de la sérénité de son entraîneur, Laurent Blanc, le président de la coupe du monde 98, le yoda de la ligue 1 2008 (m'étonnerait pas qu'il ait la force). En face, Marseille se cherche comme un adolescent boutonneux face à un bol de M&MS débordant de ketchup et de cendres de cigarettes roulées. Les joueurs possèdent le talent du haut niveau, mais ont-ils le mental et le sens du collectif ? Heinze promet un combat de tous les instants. Diawara assure que l'effectif marseillais est supérieur à celui bordelais et cela sur un intervalle de dix années. Quant à Didier Deschamps, il montre le ciel du doigt et murmure la larme à l'œil : « Ce soir, c'est pour toi que nous allons marquer trois buts, René... euh pardon Robert »). Faut-il le croire ? Faut-il les croire ? En attendant, Marseille possède la meilleure défense du championnat (avec un seul but encaissé). Et va jouer dans son jardin. Et quel jardin ! Il n'y a que pour Marseille qu'on dit : « après un match à Marseille, on a les oreilles qui bourdonnent des clameurs du stade pendant les trois jours qui suivent ». Pour ces raisons, les débats risquent d'être serrés. Très serrés. Souhaitons que le match ne soit pas crispé par les calculs et les peurs (à la quatrième journée ce serait mesquin et ridicule). Et que le meilleur gagne !

     Pedro Montgomery de Vive le Foot !


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  • Cela faisait plusieurs nuits que je dormais mal. En effet, une question de la plus haute importance me tiraillait depuis que le championnat de ligue 1 2009-2010 avait débuté. Le PSG allait-il être aussi drôle que les saisons précédentes ? Et si c'était le cas, allait-il être capable de se renouveler en perdant originalement ou en réussissant des matchs nuls ultra bidons. Pour en avoir le cœur net, je décidai d'aller voir la première rencontre du PSG au parc des princes contre le Mans. Tous les ingrédients étaient réunis pour une grosse poilade à la hauteur d'un spectacle de Bigard : match à domicile, équipe adverse moyenne sans stars, résultat naze de la rencontre précédente (match nul pourrave), polémique sur le nouveau maillot du PSG, etc... Guilleret, j'allais donc sautillant comme un écolier à la rentrée des classes au Parc des Princes muni de mon billet à 35 euros et confiant en la vie et l'être humain en général. Chaleur estivale, petites nanas sexys aux alentours du stade, tas de types portant le même maillot et ayant le même nom, fiers comme des hamsters de combat (Sessegnon, Hoarau, Makélélé...), je le sens, il va y avoir du spectacle. Je m'installe entre un touriste anglais et un abonné gros et suintant. La sono hurle du Mickaël Jackson et je fixe le ciel resplendissant, lisse comme le visage refait du chanteur mort, l'air grave, une main sur le cœur en hommage. Puis je me tourne vers l'abonné, m'apprêtant à lui demander quel sorte de gag hilarant le PSG nous prépare (pensez-vous qu'ils vont marquer contre leur camp sur une remise de la touche ?). Voyant le visage fermé à double tours de l'homme, je m'abstiens. Ce gars-là n'est pas venu pour rire. Et je ne peux dialoguer avec le touriste anglais qui ne connaît rien aux spécificités du PSG et donc ne me comprendrait pas. Tant pis. Le coup d'envoi est donné. Les premiers échanges de ballons sont bredouillants. Les joueurs du PSG dominent fébrilement. Parfois, quelques esquisses de toile sont exécutées comme de subtiles mises en bouche (notamment en défense). Il y a une volonté de mal faire, d'élaborer collectivement et crescendo un truc foireux. Deux-trois attaques vaines puis arrive la vingtième minute. Le Mans marque. Consternation dans les tribunes (le public lui aussi serait-il de la partie ?). Puis Colère. L'entraîneur du Mans profite de l'arrêt de jeu pour refaire un point tactique avec ses joueurs et leur filer à boire. Dans leur partie du terrain, les joueurs du PSG ne se parlent ni ne se regardent. Ils ont l'air abandonnés et hagards, seuls et flottants dans un mercato incertain. Je commence à penser que mon billet vaut bien les 35 euros que j'ai dépensé (à faire remboursable par la CQ pour les dépressifs). Ces joueurs sont tellement imprégnés de leur rôle que je serai prêt à abattre les plus désespérés. Derrière moi, certains supporters imaginent déjà l'ampleur de la défaite et de l'humiliation.  D'autres font même des calculs pour le maintien en championnat. J'adore ! Et attends avec impatience le but casquette qui hélas ne viendra pas. A la trentre-troisième minute, le PSG égalisera puis prendra le large en seconde mi-temps. Coupet sauvera même son équipe par deux fois. Je quitte le stade avant la fin du match avec les déçus du spectacle et du résultat. 3-1 tout de même, c'est too much ! Qu'ont-ils cherché à prouver ? A donner du rêve ? Pourquoi faire ? Franchement, s'ils voulaient me revoir, ils avaient intérêt à très vite se ressaisir ! J'étais limite à m'abonner, moi. Il n'y a que les rabat-joie pour penser que seule compte la victoire...


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